Typologie de SHELDON
Au terme de plusieurs années de recherches, le psychologue américain William Herbert SHELDON, professeur à l’Université de Chicago en 1924, puis à Harvard en 1938, dresse une échelle des tempéraments comprenant 20 traits pour chaque composante psychologique. Tous les traits peuvent-être désignés par un chiffre et une lettre : exemple S 11 symbolise le 11e trait en somatotonie, c’est-à-dire « claustrophobie ».
L’utilisation de l’échelle se fait de la façon suivante : on pense à une personne que l’on a bien observée. Pour chaque trait de viscérotonie, on met une note allant de 1 à 7 (1 étant l’intensité minima, 7 l’intensité la plus forte et 4 l’intensité moyenne) ; on additionne les 20 notes et l’on divise par 20. Le quotient obtenu donne le degré de viscérotonie. On additionne ensuite les 20 notes obtenues dans la deuxième colonne, on divise par 20 pour avoir le degré de somatotonie; on procède de même pour la troisième colonne. Finalement, on groupe les trois chiffres en une formule exprimant la « constitution» d’un individu.
Par exemple, un 2 – 4 – 7 est faiblement viscérotonique, avec une cérébrotonie extrême et une somatotonie moyenne.
Trois composantes physiques et trois composantes psychologiques
Le viscérotonique est caractérisé par la prédominance fonctionnelle et anatomique des organes digestifs. Il est gras et ses membres sont courts, sa face molle et ronde. Cela se traduit par un amour du confort, des relations sociales, des repas et des fêtes. Sa dépendance à autrui est grande. Son indifférence l’incline à la conciliation. Il est aimable, tolérant, serviable.
Le somatotonique a le thorax et les muscles développés, la taille fine, le ventre plat, le visage énergique. Il a besoin d’activité physique et de risque. Il aime la compétition, possède une affirmation vigoureuse du corps. Il est dynamique et les objectifs fondamentaux de sa vie sont l’action et le pouvoir.
Le cérébrotonique est dominé par les fonctions cérébrales. Il est généralement mince avec des membres longs. Son crane est volumineux et le bas du visage fin. Chez lui domine les fonctions cérébrales. Il se complait dans la solitude et semble vivre en retrait de la vie. Son comportement est dominé par la retenue. Il se rétracte à l’égard de la société comme devant une lumière trop vive. La pensée se substitue à l’action directe.
Le travail de Sheldon est remarquable : il a observé, interrogé pendant plusieurs années des centaines d’étudiants.
Pour une étude plus approfondie, il est possible d’ajouter au travail de Sheldon la caractérologie de Le Senne et les propriétés supplémentaires de Gaston Berger : la largeur du champ de conscience, la polarité, l’avidité, la tendresse, les intérêts sensoriels et la passion intellectuelle.
La tendresse, par exemple, que Sheldon n’attribue qu’aux viscérotoniques, peut également se trouver dans les autres caractères, avec une coloration différente il est vrai : plus rude et efficiente chez le somatotonique ; plus secrète et retenue chez le cérébrotonique.
Les typologies se recouvrent en partie, se renforcent ou se complètent les unes par les autres.
François BLANCHET