LE PILOTE CONSCIENT ET ECLAIRE
L’enfance est cette période de la vie qui s’étend de la naissance à l’adolescence. Dans cette période, qui marque la transformation de la vie du nouveau-né vers la vie d’adulte, on distingue notamment trois grandes étapes : la première enfance, de la naissance à deux ans environ ; la deuxième enfance, de deux à six ans ; la troisième enfance, qui se termine à la puberté. Mais tout cela peut-il nous aider à comprendre l’homme ?
Chacun de nous est le résultat de ce qu’il a été depuis la conception. Chaque moment que nous vivons est l’aboutissement d’autres moments conscients et inconscients qui l’ont précédé. A chaque instant, nous subissons ce que nous avons fait et ce que nous avons été précédemment.
Si nous avons oublié ce que nous étions et faisions durant notre enfance, il n’empêche que le résultat est inscrit dans notre psychisme pour notre bonheur ou notre malheur.
La première enfance est très importante. Elle commence par le berceau qui, par sa douceur, prolonge la quiétude du stade prénatal. Le nourrisson prend plaisir à sucer le sein maternel, puis la sucette ou son pouce. C’est pourquoi on a donné à cette période le nom de « stade oral ».
Les enfants naissent avec des tempéraments différents qui se reflètent dans leur activité, et leur personnalité résulte de la maturation des potentialités héréditaires.
L’enfant est marqué, à ce moment, très fortement, par tout ce qu’il voit, ce qu’il touche, ce qu’il entend, ce qu’on lui fait exécuter. C’est à ce moment que s’incrustent fortement les bonnes et les mauvaises habitudes. Le milieu dans lequel évolue l‘enfant joue un rôle d’une importance primordiale dans le développement de sa personnalité. En général l’influence de la famille domine toutes les autres. Ses qualité et ses défauts pénètrent l‘enfant et le façonnent d’une manière tellement profonde qu’il en gardera les marques toute sa vie. Ce sont les habitudes, les affections, les manières d’être de son entourage qui joue le rôle principal dans son éducation. Selon la psychanalyse, la fixation au stade oral conduit l’homme à un comportement où dominent l’avidité et la gourmandise. Quant à la fixation au stade anal, elle conduit l’adulte à un goût pour l’ordre et un caractère méfiant, obstiné.
Ensuite vient la seconde enfance. Elle marque une évolution progressive de l’enfant vers une plus grande autonomie. Elle correspond au « stade préopératoire » de Piaget et au stade phallique de Freud. Le jeune enfant passe une grande partie de son temps d’éveil à s’amuser avec ses jouets et ses progrès dans l’apprentissage linguistique sont notables.
L’enfant veut connaître son milieu et comment il fonctionne. L’imitation du langage et des actions des autres est prononcée. Cette période est l’âge des questions et aussi l’âge de l’imitation. Les habitudes de l’enfant sont le décalque de celles du milieu. Dans un milieu oisif, l’enfant prend des habitudes de paresse, faute d’avoir puisé dans l’ambiance l’excitant qui l’aurait aidé à sortir de son apathie. Dans un milieu désordonné, l’enfant se laisse naturellement aller au désordre. Alors qu’il en vient tout naturellement à ranger ses propres affaires si tout est à sa place autour de lui. De même pour le mensonge, la prudence, la foi, la propreté, la générosité. L’enfant est malléable et se conforme aux habitudes du milieu.
Durant cette période l’enfant peut se fixer au stade phallique et provoquer, selon la psychanalyse, un comportement adulte marqué par la prédominance du moi sur le souci des autres ainsi que le besoin tyrannique d’être aimé. Pour le psychologue Dodson « tout se joue avant six ans » et à quatre ans l’enfant a déjà atteint cinquante pour cent de son niveau d’intelligence.
Pour finir vient la troisième enfance. C’est la période des opérations concrètes et formelles de Piaget. C’est aussi l’âge du « gang », période pendant laquelle la préoccupation première de l’enfant est de se faire accepter par ses pairs. Il doit acquérir certains comportements approuvés par les membres du groupe.
L’enfant continue de subir les influences de la famille et de l’école sans les dominer. Il entre dans la période de la puberté et témoigne alors d’un effort plus ou moins adroit pour se dégager des influences de l’entourage et conquérir son indépendance. Cette période est lourde de conséquences. Suivant qu’il l’aura bien ou mal traversée, sa vie d’adulte en sera profondément marquée.
L’adulte est donc fortement marqué par son enfance. Selon un proverbe anglais : « l’enfant est le père de l’homme ». Cependant, il ne faudrait pas croire que l’enfance explique tout. Il y a également l’adolescence, la vie professionnelle et familiale, l’hygiène de vie, les voyages, le climat, le milieu, le libre arbitre qui jouent un rôle considérable.
La personnalité se façonne peu à peu de la conception à l’âge adulte, compte tenu des situations, des expériences, des épreuves qu’elle rencontre. Pour comprendre la personnalité il faut donc tenir compte de son héritage psychique et physique, de ses acquisitions successives accumulées durant des années et de son inconscient qui n’est pas tout à fait séparé de son conscient.
Un trésor se trouve dans les profondeurs du psychisme. En effet, l’inconscient englobe tous les faits, tendances, sentiments, passions, vertus, vices, idées, habitudes, pulsions, complexes, souvenirs, régulations organiques qui ne sont pas actuellement présents dans le conscient. Pourtant, tout ce que nous avons fait dans notre vie n’est pas perdu. Il en reste des traces et les effets s’en font plus ou moins sentir dans nos états d’âme, notre conduite, nos comportements. L’inconscient est le grand réservoir, l’immense magasin, voire l’océan selon Jung.
Votre orientation et votre réussite sont fonctions du développement de votre personnalité. Vous ne développerez celle-ci que progressivement, grâce à une prise de conscience et à une individuation laissant à vos tendances et à vos bonnes habitudes la fonction de moteur inconscient et en réservant à votre volonté le rôle de pilote conscient et éclairé.
ermettent de prendre les meilleures d cisions globales in situ et tempore. Dans certaines situations d’urgence les d cisions sont m me prises automatiquement la place du pilote. Celui-ci n’est donc pas oblig d’attendre passivement que les v nements se produisent pour r agir aux signaux d’alerte qu’ mettent ses diff rents capteurs. Cependant la conscience n’est pas seulement un tableau de bord donnant des informations agr g es. Elle est organis e, pour reprendre l’exemple du pilotage du Rafale, comme un simulateur de vol. On sait que les simulateurs de vol, qui sont les produits les plus labor s de la r alit virtuelle , ne mettent pas en sc ne des images du monde ext rieur, telles qu’elles pourraient par exemple
La comparaison de la conscience et de la volonté avec le pilote du Rafale et son tableau de bord est excellente. Merci