Mémoire prodigieuse
La mémoire contribue grandement à l’épanouissement de l’intelligence. Que ce soit pour raisonner, juger, imaginer, l’intelligence utilise la mémoire pour y puiser les éléments dont elle a besoin. Et plus la mémoire peut fournir de données, plus le raisonnement sera logique, le jugement bon, l’imagination inventive et créative. « La mémoire est nécessaire à toutes les opérations de l’esprit » disait le mathématicien et philosophe Blaise Pascal.
Tout comme les autres facultés, la mémoire peut se développer.
Pour obtenir une mémoire prodigieuse, mettez en pratique ces conseils qui valent de l’or.
Avoir une parfaite hygiène de vie
L’hygiène est la partie de la médecine qui étudie les moyens et les pratiques qui visent à prévenir et à favoriser la santé, notamment :
- Alimentation saine, équilibrée et individualisée.
- Sommeil de qualité. Il permet à l’organisme de se restaurer, de renforcer le système immunitaire et de booster les capacités d’apprentissage et de mémorisation.
- Exercices physiques, Le sport est un allié précieux pour une bonne hygiène de vie.
- Abolition des poisons qui détériorent l’organisme : alcool, tabac, drogues…
- Recours rationnel à l’eau, à l’air et au soleil.
- Bon rythme travail-repos.
- Cultiver les vertus de Prudence et de Tempérance.
Pratiquer la méthode de Pythagore
Surtout connu pour le théorème qui porte son nom, Pythagore recommande de ne pas terminer sa journée sans repasser sur toutes ses activités.
« Que jamais le sommeil ne ferme ta paupière sans t’être demandé ; Qu’ai-je omis ? Qu’ai-je fait ? Si c’est mal abstiens-toi, si c’est bien persévère ».
Et Pythagore recommandait d’examiner au lever « toutes les actions à accomplir pendant la journée ».
Les pythagoriciens exerçaient avec le plus grand soin la mémoire, la prise de conscience de l’état moral et le progrès sur le chemin de la vertu,
Porphyre (243-305), philosophe néoplatonicien et élève de Plotin, nous fait part de deux exercices auxquels Pythagore exhortait ses élèves :
« Il y avait surtout deux moments qu’il exhortait à bien considérer : celui qui précède le sommeil et celui du lever après le sommeil. Lors de chacun des deux, il fallait examiner les actes ou déjà accomplis ou futurs, pour se rendre compte à soi-même des actions passées et prévoir l’avenir. » (Porphyre, Vie de Pythagore, chapitre 40)
Être au clair avec soi-même
Le philosophe Arthur Schopenhauer soutient que « la folie est une maladie de la mémoire ».
D’après lui, la folie est un remède à la douleur morale trop importante conservée dans la mémoire. Cette argumentation devance celle du refoulement de l’inconscient freudien. Quand un sujet conserve dans sa mémoire un souvenir qui lui cause une grande douleur, il arrive qu’elle soit trop importante pour que le sujet puisse la soutenir. Dans un tel cas, de manière inconsciente, le sujet abandonne le souvenir désagréable et le remplace par un souvenir fictif indolore.
Schopenhauer affirme que l’objet de la folie porte sur ce qui est passé ou absent : autrement dit, sur la capacité d’associer de manière correcte des événements qui se sont produits par le passé avec le présent.
Il faut avoir l’aptitude de construire les souvenirs de telle sorte que le passé soit correctement relié au présent.
Édifier des « points de repère »
Pour affermir la mémoire, il est utile d’établir des « jalons », des « points de repère » bien choisis et de grouper autour d’eux les souvenirs annexes ou subordonnés. Pour situer, par exemple, dans le temps, un souvenir flou, nous pouvons le faire flotter, sur la ligne du passé, entre deux niveaux de repère : nous le rapprocherons de l’un, nous l’éloignerons de l’autre et nous le daterons par comparaison avec l’un d’eux. Nous pourrons dire : « Le fait s’est passé après mon emploi d’opérateur télégestion et pendant mon licenciement économique ». Activités professionnelles, vacances, victoires, maladies, événements marquants sont des situations de repère datées avec justesse. Elles peuvent servir à localiser et à dater d’autres souvenirs.
Les repères dans le temps et dans l’espace aident à fixer les souvenirs : la famille, les amis, le milieu professionnel, la société dans laquelle nous vivons.
Il est difficile de mémoriser des événements sans les repères dans le temps et l’espace.
Notre mémoire est constamment soutenue par des repères et notre vie marquée par les associations de pensée qu’ils déclenchent.
Si ces repères disparaissent, nous nous trouvons confrontés à des difficultés inattendues pour réaliser parfois les choses les plus élémentaires.
La nuit, le jour, les saisons sont d’admirables repères offerts par la nature à la mémoire. Il y a également les événements dramatiques : les attentats du World Trade Center le 11 septembre 2001, l’incendie de Notre-Dame de Paris le 15 avril 2019.
On doit avoir la volonté de fixer les notions de temps et d’espace. Dites-vous : Quel jour était ce ? Quel a été le degré de l’événement ? Pourquoi ? 0ù ? Quand ? Avec qui ? Comment ?
La mémoire est basée sur l’association d’idées. Toute chose que nous désirons nous rappeler doit être associée, d’une façon ou d’une autre, à quelque chose dont nous avons « déjà » le souvenir.
Pour favoriser la mémoire, on peut également :
* Relier les nouvelles connaissances à acquérir à celles déjà intégrées de manière à réaliser des réseaux d’associations.
* Organiser les souvenirs à l’aide de points de repère et d’associations volontaires aussi précises et nombreuses que possible.
* Déterminer la forme individuelle et privilégiée de mémoire et l’utiliser de préférence.
* Utiliser le plus de formes de mémoire possibles en associant les diverses « portes d’entrée » de l’impression : voir, entendre, écrire, etc…
* Utiliser les cadres sociaux de la mémoire en racontant à autrui ce que l’on est en train d’apprendre. A défaut, parler tout haut, dans son langage propre.
* Déterminer le moment de la journée où la fixation est la plus efficace.
* Éventuellement, recourir à certains procédés mnémotechniques qui font appel à des systèmes associatifs de mots, nombres, dates qui, appris par cœur, conduisent par association à des termes correspondant à retenir.
Motivation et esprit d’observaion
L’homme comme l’animal ne prête spontanément son attention qu’à ce qui le touche, à ce qui l’intéresse, à ce qui produit en lui un état agréable, désagréable ou mixte…
La nature de l’attention spontanée révèle le caractère ou tout au moins les tendances fondamentales. Elle nous révèle si c’est une personne étourdie, banale, bornée, ouverte ou profonde. La concierge prête spontanément toute son attention aux commérages, le peintre à un charmant coucher de soleil où le paysan ne voit que l’approche de la nuit.
La conscience est inégalement sensible à ce qui se présente à elle.
Lorsque nous marchons dans la rue, il y a des choses vers lesquelles se porte tout de suite notre attention et d’autres que nous ne remarquons même pas. Il se produit une sélection spontanée qui relève, pour une part, de facteurs externes : couleur éclatante, objet étrange, bruit imprévu, etc., mais surtout de facteurs internes : tempérament, état affectif, activité professionnelle, culture, préoccupations habituelles ou momentanées, etc.
L’attention sans un état affectif serait sans cause.
Ce n’est pas notre attention seule qui agit, mais avant tout nos tendances contrariées ou satisfaites.
Les grandes attentions sont toujours causées et animées par de grandes passions : histoire, cinéma, musique, dessin, animaux, sports, voyages…
La conscience est sélective.
Nos tendances et appétits jouent un rôle primordial dans la fixation des perceptions.
Il est aisé d’expliquer cette influence par la loi d’intérêt et les 5 besoins selon la pyramide de Maslow : physiologiques, sécurité, appartenance, estime, accomplissement.
La qualité de la mémoire dépend de son orientation dans tel ou tel domaine.
Elle peut être hypertrophiée sur un plan et déficiente sur un autre.
Par l’attention volontaire et répétée sur la partie faible, il est possible de favoriser l’équilibre et l’harmonie de la personnalité. Ainsi, cette partie fragile sort de son sommeil par une orientation soutenue et énergique.
L’individu dont les sens sont éveillés et aux aguets à toutes les chances d’acquérir une mémoire étonnante dans tel ou tel secteur.
Atteindre un but magnifique
Avoir un but précis est un aimant puissant pour la mémoire .
Pour atteindre le but, il faut diviser votre but final en buts partiels qui servent alors de « jalons » progressifs.
Songez au sentiment d’exaltation quand les premiers objectifs sont dépassés et que la réalisation finale est en vue.
L’intérêt, l’émotion et l’affectivité jouent une place importante dans la mémoire.
La décision volontaire ne peut se développer et être assez puissante que si vous agissez dans un But précis, en harmonie avec vos tendances et aspirations profondes.
Il faut développer l’intérêt et l’attention pour les faits à retenir et se libérer au maximum des autres préoccupations.
Bien comprendre le sujet
Avant de vouloir retenir un sujet d’histoire, de géographie ou de science, il nécessaire d’en comprendre la signification, de se rendre compte de l’architecture, de trouver le plan de l’auteur.
Il convient d’utiliser la synthèse et l’analyse.
Saisir d’abord la globalité du tout, puis analyser les détails caractéristiques.
Anticiper
Pour éviter la dispersion mentale et accomplir les meilleurs déplacements, les meilleurs gestes, pour utiliser au mieux le temps dont on dispose, il est nécessaire de réfléchir et de préparer les activités au lieu de se précipiter, tête baissée, dans l’action.
Penser à l’action future, c’est prévoir et imaginer ce qui va se dérouler.
C’est prévoir, établir des programmes, des plans.
Il faut déterminer où on veut aller, plutôt que de se fier à l’improvisation du moment, aux hasards des circonstances, ou à la volonté des autres.
Utiliser les procédés mnémotechniques
La mnémotechnie est intéressante pour se rappeler les dates, les hauteurs des montagnes, les numéros de téléphone, les séries de nombres dans l’ordre, etc.
La table de rappel est à la base de la mémoire prodige. Elle est constituée de cent mots dont chacun représente un nombre ordinal. A ces cent mots, on accroche les notions que l’on désire graver dans sa mémoire.
La table de rappel est une construction qui permet d’associer un chiffre à une image.
Pourquoi ? Parce que la mémoire retient les éléments concrets, or quoi de plus abstrait que les chiffres ?
La table de rappel transforme les éléments abstraits (les chiffres) en éléments concrets pour faciliter la mémorisation sur le court et le long terme
Cependant, les procédés mnémotechniques ne doivent pas être utilisés abusivement. Ils n’éclairent pas l’esprit dans le sens de la raison et ils l’habituent aux clowneries.
La règle essentielle est que, pour mémoriser, il faut comprendre. Le développement de la mémoire est davantage une affaire de développement de l’individu que de moyens et recettes mnémotechniques. La mémoire sera d’autant plus exacte, précise et objective que la personnalité sera équilibrée.
Pratiquer la répétition
La répétition est d’une importance capitale.
Dans la Somme théologique, saint Thomas d’Aquin en souligne l’importance : « Nous avons besoin de méditer souvent ce que nous voulons nous rappeler ».
Le mot « méditer » indique une longue et profonde réflexion.
Ainsi pratiquée, la répétition exerce une influence considérable sur la mémoire.
Elle accentue la durée, l’intensité, la vitesse de rappel et la précision du souvenir.
Il est nécessaire d’utiliser la répétition en déterminant le nombre optimum de répétitions souhaitables et l’intervalle le plus favorable. Il faut laisser une dizaine de minutes d’intervalle entre deux lectures ou répétition, et plus si le texte est difficile à retenir.
Garder le pilotage
La maîtrise de l’attention est ce qui distingue l’excellent du médiocre, L’excellent concentre son attention sur les faits importants et les organise. Le médiocre se disperse sur des éléments dérisoires qui font dans le psychisme une pagaille embrouillée et superflue.
L’attention volontaire peut gérer par un choix volontaire les pensées, les sentiments, les actions. Certes, on ne peut les aiguiller dans le détail, mais on peut donner la direction d’ensemble. C’est ainsi que fait le commandant du navire qui ne peut éviter les influences des vents contraires et des courants aperçus, mais qui rectifie assidûment la progression, les yeux concentrés sur le compas. De même, vous êtes libre quand, ayant choisi votre voie, conformément à vos goûts et à vos tendances profondes, vous maintenez votre direction malgré les tentations et distractions qui séduisent votre volonté. Or vous ne pouvez garder le pilotage que si vous êtes capable de maintenir un but souverain devant l’attention et faire que le projet agisse constamment comme un aimant puissant.
Pour bien enregistrer dans la mémoire, il convient donc d’éprouver de l’intérêt pour ce que l’on veut retenir, être capable de concentration, savoir tirer parti des associations d’idées et pratiquer la répétition.
Les calculateurs prodiges doivent leur mémoire fantastique à un entraînement méthodique et régulier.
François BLANCHET
2 attitudes et 4 fonctions fondamentales
Comment transformer les regrets en succès ?
Développement efficace et harmonieux
7 étapes pour atteindre un but magnifique
Mécanismes de défense et stratégies de coping
« On commande à celui qui ne peut s’obéir à lui-même » Nietzsche
Comment transformer les regrets en succès ?
Définir le tempérament hippocratique